Les carnets du Piémont - 6.
- Oliver Twisted
- il y a 1 heure
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Nous chargeons les sacs dans la voiture de location.
Alessandro prend le volant. Christelle monte à l’avant. Je m’installe derrière.
C’est elle maintenant que je vois dans le rétroviseur. Et je sais qu’elle sait. Je suis spectateur. Mais plus pour longtemps.
Le moteur vrombit doucement, avalant les premières courbes hors de la ville.
La chaleur s’est faite moite. Collante. L’air circule mal dans l’habitacle. Ou peut-être est-ce nous qui ne respirons plus tout à fait normalement.
Christelle est à l’avant, jambes nues, robe légère, regard tourné vers la route. Mais ses gestes la trahissent. Elle s’agite doucement, croise et décroise les jambes sans raison, fait glisser ses doigts le long de ses cuisses.
Elle joue. Avec elle-même. Avec lui. Avec moi.
Alessandro, concentré sur la conduite, tente de garder son calme. Mais sa main, posée sur le levier de vitesse, tremble légèrement. Je la vois, je la devine prête à glisser, à déraper, à céder.
Et puis… elle le fait. La main de Christelle effleure la sienne. D’abord par accident. Puis volontairement.
Ses doigts se posent sur sa paume. S’y attardent.
Elle ne le regarde même pas. Elle regarde droit devant, comme si de rien n’était.
Mais ses doigts bougent à peine, dessinant des cercles lents dans sa paume, comme un message muet :
— Tu peux. Tu as le droit. Regarde, il ne dit rien.
Je suis à l’arrière. Spectateur. Je vois tout. Et je bande, dur, dans mon jean.
Ils le savent. Et ça les excite davantage. Alessandro respire plus fort. Il garde les yeux sur la route. Mais ses doigts se referment lentement sur ceux de Christelle.
Je les regarde se chercher, se toucher, se frôler comme s’ils étaient seuls.
Mais je suis là. Et ils jouent avec ça.
Plus loin, dans un virage serré, Christelle glisse sa main sur sa propre cuisse. Puis elle remonte. Entre ses jambes. Doucement. Je vois le mouvement discret de ses doigts sous le tissu remonté. Elle se caresse. Elle ferme les yeux. Sa bouche entrouverte trahit un soupir discret.
Alessandro jette un regard rapide, en coin. Elle le sent. Elle appuie un peu plus.
Le silence est étouffant.


