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Femme qui veut - 4.

Le soleil du samedi la réveille bien trop tôt à son goût, mais si elle veut consacrer un peu de temps à elle, Marianne doit d’abord se débarrasser de toutes les corvées habituelles. Elle reçoit des appels de ses filles en fin de matinée qui l’informent qu’elles restent tout le week-end avec leur copain et qu’elles ne rentreront que le dimanche soir. Marianne est donc libre de ses faits et gestes et sans aucune contrainte. Non pas qu’elles l’empêchent de vivre, loin de là, mais savoir qu’elle peut faire ce qu’elle veut, quand elle veut et où elle veut lui donne une sensation de privauté jouissive et enivrante. Et celui qui lui fait ressentir encore plus ce besoin de profiter de la vie n’est autre que ce salopard de Gaspard, qui l’allume, l’enflamme et la rendrait presque accro.

Mais que cherche-t-il à faire avec elle ? Il l’excite avec ses messages érotiques pendant des jours et silence radio la semaine d’après. Puis revient à nouveau vers elle, la titillant tant et si bien que le seul fait de « lire » Gaspard la fait désormais mouiller. Est-ce sa façon de chasser ses proies ? Pour cerner le personnage et tenter de comprendre la stratégie de ce libertin au charme fou, Marianne prend son téléphone et lit les questions qu’il lui a posées la veille et, à sa grande surprise, cet après-midi même. Il la provoque encore aujourd’hui alors qu’habituellement il ferme son portable pour le week-end.

« Pourquoi cette absence de réponse, très chère Marianne ? Me ferez-vous languir à mon tour ? Est-ce une façon de me punir pour mes désertions dominicales ? »

Amusée, elle écrit :

« Vous dérogez à vos propres règles, à présent ? »

Elle n’attend pas longtemps avant de voir que Gaspard lit son message et lui répond aussitôt :

« Oui, sans hésiter. »

« Pourquoi cela ? »

« J’aime nos échanges. J’aime nos délires. J’aime vous lire. Mais par-dessus tout, j’aimerais vous connaître vraiment. »

« Me connaître dans quel sens, Gaspard ? »

« Dans tous les sens. En long et en travers, en large et en profondeur. Je suis un libertin, j’aime les femmes, j’aime le sexe et quelque chose me dit que vous aussi. Et je veux vous voir. »

« Me voir n’est pas encore à l’ordre du jour. Imaginez-moi. »

« Vous êtes dure. Donnez-moi quelque chose ! »

« Je suis lucide, plutôt. Mais comme vous êtes un homme charmant, je veux bien vous laisser quelques indices pour vous mettre en condition. »

« J’ouvre grand mes yeux. »

« Très bien. Alors, supposez que nous sommes attablés, face à face, lors d’un dîner. Je porte une robe, mais je suis nue en dessous. Je ne vous autorise qu’une seule chose, celle de me regarder. Vous me suivez ? »

« Avec une impatience excitante, vous vous en doutez… »

« Tant mieux. Plus vous serez bandé et mieux je jouirai. Ma robe est courte et montre mes cuisses que j’écarte au fur et à mesure que le repas avance. De là où vous êtes, vous ne pouvez pas les voir, sauf si vous vous baissez sous la table. Je ne mange que d’une seule main puisque l’autre est occupée à effleurer mon sexe. Vous ne me quittez pas des yeux et mordillez votre bouche en regardant mes seins se soulever. Nous arrivons au dessert, votre entrejambe vous fait un mal de chien tellement votre queue est dure et je me besogne de plus en plus vite, la paume de ma main recouvrant mes lèvres, mes nymphes et mon con. Vous y êtes ? »

« Merde, Marianne… »

« Vous voulez jouer avec vos règles, je vous impose les miennes. Nous sommes donc au dessert. Je suis de plus en plus mouillée, la chaise en tissu est trempée de mon excitation, mes jambes forment presque un grand écart, et je veux vos yeux sur ma chatte. Il n’y a rien de plus qui m’amène au bord de l’orgasme que le regard d’un homme qui m’épie, me surveille, me détaille et suit mes caresses. Faites ce que je vous dis ! »

« Marianne… je viens de faire tomber ma serviette et je vous vois. Votre main est tellement rapide que je n’arrive pas à distinguer vos doigts. Et ce parfum… Oh ! ce parfum que votre sexe dégage me rend fou. Où en êtes-vous ? »

« J’en suis au point de non-retour où il pourrait y avoir un tremblement de terre, un cataclysme, un épouvantable drame, que rien ne pourrait faire échouer ma jouissance. Je sens vos yeux sur moi. J’entends votre souffle qui trahit votre envie de vous frotter à moi, mais je vous la refuse, car vous n’avez pas été loyal envers moi. Et pour vous punir, je vous dépeins ce que vous n’aurez jamais : mon excitation, mon sexe et mes fesses. »

Marianne jouit juste après cet échange, ses propres écrits parfois très crus l’ayant amenée à se caresser pour de bon. Imaginer cet homme, son visage au bord de sa chatte, à deux doigts de la toucher sans pour autant y être autorisé, quelle incroyable expérience ! Elle en est encore toute retournée et il semble que son interlocuteur doit l’être aussi puisqu’il ne répond toujours pas.

Elle est allongée sur le canapé, une jambe au sol, l’autre sur les coussins, et sourit quand elle visualise Gaspard dans le même état chez lui. Un « ping » la ramène à la réalité.

« Vous êtes une allumeuse ! J’en ai foutu partout à cause de vous. Et je parie que vous vous en moquez ! »

« Absolument, Gaspard. Par curiosité, où avez-vous giclé votre précieuse semence ? »

« Sur les feuilles de mon prochain manuscrit. Inutile de vous dire que j’ai bien l’intention de me venger. Puis-je vous inviter à déjeuner, à présent ? »

« Où et quand ? »

« Demain. Chez moi. 12 h 30 ? »

« Vous vous livrez donc ? »

« Vous ne me laissez plus le choix. Je capitule. »

Gaspard lui envoie son adresse. Marianne hausse les sourcils : c’est en pleine campagne. Elle vérifie sur internet et remarque que la propriété de l’écrivain est belle, possédant un immense jardin. Cela lui donne une idée. Marianne n’a pas abattu ses dernières cartes et ne veut surtout pas qu’il pense avoir gagné la partie.

« Très bien, à demain, Gaspard. »

« Je suis impatient »

« Attendez-vous à une surprise. »

« Je n’attends que vous et vous me surprenez toujours. »

Marianne ne répond plus, trop occupée à préparer son plan pour l’assaut final.



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