4.1 - Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière du juste a une grande efficacité.
- Von_Erato

- 25 juin
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La sonnerie annonçant la fin de la matinée de cours pour les élèves de l'école communale fut comme une bénédiction. Autant pour les chérubins pressés de retrouver leurs parents, et le repas, que les adultes déjà épuisés de cette demi-journée.
Adossée contre l'encadrement de la porte, Catherine, saluait ses élèves de CM2 avec bienveillance. Non sans leur rappeler de rapporter des rouleaux en cartons pour la confection du cadeau pour la fête des mères.
— Et faites bien attention à ne pas vous approcher des maçons !
Depuis quelques jours, une entreprise s’affairait autour de l’école pour refaire le vieux mur d’enceinte. Fragile et lézardé par le temps, il menaçait de s’effondrer. La commune avait validé un devis pour le démolir et le reconstruire en blanc immaculé. Comme une métaphore du village lui-même : masquer les défauts par une couche de plâtre uniforme.
Même si les cours étaient finis, la journée ne l'était pas pour elle. Gestion administrative, préparation des cours pour le mois à venir, correction des derniers tests...
La fin du trimestre approchait et la classe se préparait à l'entrée au collège pour septembre. La carte scolaire allait les envoyer quasiment tous vers le même collège privé catholique non loin de Rodez.
Le nez dans ses papiers et son tupperware de riz aux légumes sur sa tranche de veau en sauce grise, elle triait ses mails, l'oreille quelque peu troublée par le tintamarre de bétonnière, truelles et autres éclats de voix hispaniques.
Ses pas claquèrent sur le sol jusqu'à ce qu'elle apparaisse dans l'encadrement de la fenêtre. Elle se pencha légèrement, protégée par le voile léger des rideaux. De là où elle se trouvait, elle pouvait observer les ouvriers. Leurs bras sombres et musclés roulaient sous des tee-shirts jaunis de sueur, leurs gestes étaient nets, puissants, sûrs. La sueur scintillait sur leurs nuques comme des éclats de diamant brut. Les mains larges, poilues saisissaient, encastraient, raclaient. Et les épaules de porteurs étaient taillées pour soulever le monde. Ou une femme.
Cette même chaleur vint lui chauffer ses joues creusées par le temps et les grossesses. De là où elle était perchée, elle voyait les muscles rouler sous les peaux sombres, la sueur scintiller comme des diamants bruts, l'odeur virile des tee shirt jaunis de sueur, les mains poilues qui saisissaient, soulevaient, encastraient, raclaient. Les épaules larges qui supportaient le poids des parpaings et des sacs de ciment.
Ses cuisses se serraient automatiquement pour étouffer ce feu non maîtrisé qui commençait à naître en elle. Comme à chaque fois qu'elle se laissait aller à ces contemplations depuis quelques temps. Depuis que ces maçons faisaient partie du quotidien du corps enseignant.
Elle revint à ses papiers et son maigre repas pour échapper à son désir. Mais son esprit était déjà possédé.
Ses doigts ne sentaient plus le papier mais la peau des ouvriers. Ses yeux ne lisaient plus les mêmes mots. « Devez » devenait « Doigter », « Observation » devenait « Obéissance », « Cordonnées » devenait « cordes nouées ».
La peau charnue de ses cuisses pleines ne faisait qu’attiser le feu en elle tant elles pressaient contre son clitoris qui commençait à poindre.



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