Parking 14. - Monologue
- Rio Kurtz
- 14 juin
- 2 min de lecture
Je me souviens de notre première rencontre, commença la Marquise d'un ton nonchalant. Nous étions invités à la même réception chez Madame de Maisonneuve. Tout le gratin était là. Je ne vous connaissais que de réputation, cher Marquis. À votre entrée, les têtes se sont tournées vers vous. Vous étiez souriant. Élégant.
Après les saluts et baise-mains de circonstance prodigués ça et là, nos regards se sont croisés. Oh, très brièvement...
Une fraction de seconde...
Une étincelle...
Un instant magique dans lequel vous me manquiez déjà. Je ne saurais expliquer cela.
Je vous ai observé. Vous êtes allé présenter vos hommages à Madame de Maisonneuve, la maîtresse de maison. Votre baise-main à cette belle personne a été légèrement plus appuyé... Légèrement... Contrairement aux autres, vos lèvres ont touché sa main. Imperceptible effleurement qui l'a fait frémir, qui l'a fait sourire. De ces sourires tendres empreints de souvenirs... Ce sont des choses que les femmes ressentent. Vous ne pouvez pas comprendre.
Je faisais abstraction des autres convives, je ne voyais que vous : votre port de tête, votre manière de vous déplacer, vos regards, votre sourire de loup... Je vous trouvais beau. Votre grâce, à chaque mouvement de votre corps, laissait cependant deviner votre virilité. Une sensualité brute qui me plaisait. Je n'avais aucun doute, vous deviez être un amant que l'on n'oublie pas. Oh vous l'êtes encore, plus que jamais - ne retirez pas votre main - lorsque la Maisonneuve s'éclipsa pour aller se repoudrer le nez, je vous ai vu la suivre des yeux... puis la suivre - ne vous arrêtez pas, oui, comme ça - je vous ai emboîté le pas discrètement, jusqu'à la porte derrière laquelle vous avez plaqué notre hôtesse. Porte qui s'est mise à trembler sous vos coups de boutoir. J'ai approché mon oreille pour écouter. Râles étouffés, soupirs voluptueux, cris qui se voulaient silencieux, souffles courts rythmés par vos ruades. J'étais seule. Excitée. Mouillée - comme en ce moment sous vos doigts - j'ai glissé les miens dans ma culotte trempée et je me suis caressée. J'étais avec vous, il n'y avait qu'un morceau de bois qui nous séparait, je recevais les ondes de votre vigueur et ma main sur mon sexe s'appliquait à me faire partager votre plaisir - continuez... plus vite... - nous avons joui en même temps tous les trois, mon orgasme était fabuleux - ne vous arrêtez pas... Je vais jouir...



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