Parking 11. - Bain de minuit
- Rio Kurtz
- 28 mars
- 3 min de lecture
Il était tôt ce matin-là. Debout derrière la baie vitrée, le Marquis la regardait sortir de l'eau. L'écume des vagues semblait la porter. L'océan avait délivré une divine créature qui, à peine surgie de l'onde, se mit à courir sur le sable, ramassant une serviette au passage, dans laquelle elle enveloppa ses cheveux noirs. Elle se dirigea vers l'escalier de bois qui menait à la villa où, elle et son époux le Marquis, étaient venus passer quelques jours. L'océan Atlantique à leurs pieds.
Le Marquis la regardait marcher sur le sable. Elle était belle... Sa serviette blanche, nouée à la va-vite sur ses cheveux lui donnait un air de diva sortant de sa loge.
Elle s'était baignée nue et marchait nonchalamment vers la terrasse de bois où s'était installé son noble époux afin d'y déguster son café.
— Belle Donatienne, vous êtes exquise. J'ai cru assister à la Naissance de Vénus...
— Vous n'êtes qu'un vil flatteur mon cher, répondit-elle en souriant, mais je prends le compliment... Vous devriez vous baigner vous aussi de bon matin... Rien de plus vivifiant !
En effet, il émanait d'elle une énergie qui la rendait fébrile. Ses tétons dressés en témoignaient sans vergogne.
Le Marquis coupa court :
— Je préfère les bains de minuit.
Il se leva et s'approcha. Posa ses lèvres sur son cou et goûta la peau nue... Salée...
— Je vous respire belle Marquise...
— Votre café va refroidir, répondit-elle coupant court à son tour et se dirigeant vers la table.
Elle s'assit sur le bord et plaça la tasse de café entre ses cuisses.
— Je vous le garde au chaud, ajouta-t-elle.
Le Marquis, amusé, alla s'asseoir. Face à lui, sur la table, la tasse blanche entre les cuisses, la Marquise souriait...
Sans se démonter, l'homme prit sa petite cuillère. Le sexe de la Marquise était à quelques centimètres à peine. Il passa le dos de la cuillère argentée sur le haut du clitoris ainsi exposé et la porta à sa bouche. Il recommença, et recommença encore, s'attardant parfois, tapotant doucement, portant chaque fois la cuillère enduite de plaisir à sa bouche.
La Marquise aimait cette sensation, ce doux frottement du métal qui glissait sur son sexe. Une sensation de froideur passagère qui la faisait frissonner... Une froideur douce. Une froideur attiédie par la bouche du Marquis.
Le bruit des vagues dans lequel se fondaient soupirs et gémissements accompagnait les deux amants. Le soleil était sorti de l'océan et sa lumière caressait les corps, sa douceur enveloppait les sens.
La Marquise s'impatientait... Lassée de ce petit jeu, elle prit la tasse de café, la vida d'un trait et la jeta dans le sable, par dessus son épaule. Elle était toujours assise sur la table et, d'un mouvement leste, lança ses jambes autour du cou du Marquis :
— Goûtez-moi... Léchez ma peau salée... Les vagues m'ont caressée... Envaguez-moi... Le Mont de Vénus est à vous...
Le Marquis aimait l'écouter. Dans sa voix, étaient contenus tous les péchés, tous les désirs qu'elle n'avait aucune gêne à exprimer dans ces instants de liberté.
Il se pencha, approcha sa bouche du sexe de la femme demandeuse de plaisir.
C'est le moment que choisit la belle gourgandine pour se dérober d'une pirouette en riant.
— Je vous attendrai à Minuit sur la plage... Soyez à l'heure, murmura-t-elle à son oreille...
Et elle s'empressa de disparaître dans le salon derrière la baie vitrée.
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