Nous y sommes… Je pense à elle, cette chanteuse américaine, que j’aime tellement, la manière dont elle décrit les chefs d’œuvre qui sont suspendus dans les musées. Ceux de Caillebotte, justement, qui a donné son nom au domaine auquel nous arrivons.
Il y a des grands arbres, oui, des méandres tranquilles. Des barques amarrées. On dirait qu’elles nous attendent.
« Si vous en avez pour moins d’une demie- heure, c’est gratuit ». C’est la voix du préposé à l’achat des billets qui a retenti.
Nous nous regardons, d’un air entendu… Je suis certaine que, comme moi, vous avez pensé : « peu importe le prix, nous voulons seulement être l’un contre l’autre et assurément… longtemps ».
Nous embarquons donc. Je m’assieds face à vous, dos au courant. Je voudrais que vous puissiez profiter du spectacle que je brûle de vous montrer.
Vous vous souvenez, j’ai ma petite jupe blanche. Elle n’est pas cintrée du tout. Elle se retire très aisément. Il faut juste que vous me disiez si vous préférez que je l’ôte et reste en string ou que je la garde mais enlève mon sous- vêtement…
Je la conserverai, c’est entendu, mais permettez- moi d’abord de…
J’écarte les jambes. Juste un peu. J’espère que vous ne me trouvez pas trop hardie.
Vous pouvez apercevoir la couleur bleue pâle de mon string, la petite dentelle et aussi, combien le tissu est humide, entre mes jambes. Je me suis soigneusement épilée, comme vous m’avez dit l’aimer. Je vois vos yeux. Brûlants. Inquisiteurs. Cela me donne envie d’aller plus loin.
Vous ne pouvez lâcher les rames de notre barque et n’avez donc d’autre choix que me regarder, me regarder encore…
Mes doigts, lentement, se dirigent vers mon string. J’en fais passer la lisière contre ma fente. Cela me rappelle ces jeux d’automne- hiver, avec mes collants. Je le fais entrer, à présent, entre mes lèvres. Vous pouvez les distinguer, les voir gonflées, gorgées de désir. Vous voudriez me toucher, mais non, il faut garder le cap.
Je ne m’arrête pas.
Vous avez repéré une petite enclave dans le cours de la rivière. Vous redoublez d’efforts pour y parvenir le plus rapidement possible.
Voilà… Nous sommes pratiquement à l’abri des regards.
Je me sens bousculée dans mes émotions. Oui, je sais bien que vous n’avez envie que de cela, me posséder, me donner du plaisir, me prodiguer tout ce feu dont votre compagne ne veut plus. Et moi, c’est exactement pareil. Je rêve de tendresse et de fougue mêlés mais cela me fait peur, en même temps.
J’ôte mon string, très vite et me retrouve la chatte à l’air. Petit frisson.
Vous avez lâché les rames. Vous vous agenouillez face à moi dans cette petite barque qui, à cause de votre précipitation, commence de tanguer dangereusement. Nous rions… comme des enfants…
Il ne faudrait pas que nous tombions à l’eau. Bien sûr, elle n’est pas vraiment profonde mais, ne tentons pas le diable.
Nous le sommes (tentés) déjà tellement que…
Vous avez saisi mon clitoris entre vos doigts et je sais, je sens, que votre langue va rejoindre ceux- ci. Elle sera agile, j’en suis certaine, et très douce, aussi. Elle passera de mon bouton à mon anus, simplement pour répartir toute cette cyprine qui commence d’abonder.
En écoutant "All the rowbots" de Regina Spektor...
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