Nos doigts donc, qui s’effleurent, qui se découvrent. Mes mains sont douces et les vôtres aussi. Vous avez saisi la droite entre les vôtres. J’entends votre souffle, un peu plus oppressé. Cela me fait un effet pas possible.
Je voudrais que vous en soyez conscient.
D’un signe de la tête, vous me proposez de vous rejoindre sur la banquette. Vous approchez ma tasse de thé de la vôtre. Je me lève, quitte mon siège et m’assieds juste à côté de vous, à votre gauche.
Je voudrais que vos doigts jouent avec mes cheveux, très tendrement.
Je voudrais que votre nez se dirige dans mon cou.
Je voudrais que vous me disiez combien vous avez envie de me combler.
Vous ne connaissez toujours pas mon prénom. Juste Bleue, cela nous suffit.
Vous vous penchez vers moi. A nouveau, ce parfum masculin qui me plait et m’émoustille. Sans doute parce que je vous imagine torse nu, mon nez contre votre sternum.
Vous me laissez m’abandonner, vous encouragez même cet abandon.
« Bleue, délicieuse Bleue, combien j’ai envie de sentir votre chaleur, votre odeur… »
Je me cambre un peu : vous connaissez l’effet de vos mots sur mon corps.
Vos lèvres contre le lobe de mon oreille. Vous regardez discrètement mon décolleté. Combien vous avez envie de retirer mon corsage, de dégrafer mon soutien- gorge et d’empaumer mes seins, très légèrement, très gentiment. Et moi, j’imagine vos mains contre moi. Caressantes…
Nous parlons à présent, de tout et de rien, de choses plus graves. Pas du désir qui nous habite. De notre cœur, plutôt. De ses élans, de ses timidités, de ses craintes. Nous nous comprenons.
Je pense à ce que nous nous écrivons, à la manière dont vous faites naître l’émoi au creux de mon ventre. Et vous devez faire pareil. Le débit de nos voix est très lent : ce n’est pas la passion qui nous lie, plutôt un très grand respect l’un de l’autre. Nos mots sont choisis avec soin. Nous nous murmurons nos états d’âme
« Délicieuse Bleue, je voudrais vous prendre dans mes bras, encore….
Oserais- je vous répondre ?
« Franck, je voudrais vous sentir contre moi. Je voudrais sentir votre désir, même s’il est discret. Je voudrais que vos mains soient dans le bas de mon dos, qu’elles m’enserrent contre vous très intimement… »
Nous nous habituons lentement à l’oxygène de l’autre. Nos respirations se sont calées l’une sur l’autre. Souffles un peu précipités que nous voudrions profonds mais qui sont haletants, trop haletants pour que nous ne nous rendions pas compte de l’état d’excitation dans lequel nous nous trouvons tous deux…
« Après le thé, allons marcher. Vous voulez ? »
Marcher, nous serrer l’un contre l’autre comme n’importe quel couple d’amoureux. Et puis, nous embrasser. Encore. Plus profondément. Jouer de nos langues pour nous donner du plaisir tendrement. Nous occuper de la bouche de l’autre. Suçoter ses lèvres, sentir nos respirations plus courtes, plus rapides.
Etre heureux de la proximité de l’autre.
Nous sentir bien…
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