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Collègue - 3.

Le reste de ma journée se déroule dans une sorte de brouillard fait d’interrogations et d’appréhensions. Bon sang, mais qu’est-ce qui m’a pris de la laisser prendre ce tournant dans notre discussion ? Je voulais seulement me montrer sympathique avec elle en lui offrant ce café et me voilà en train de me demander ce qui va m’arriver une fois qu’elle me rejoindra à la sortie du travail. Pour me rassurer , je me dis qu’après tout, elle n’a parlé que de discuter pour le moment et que, quelle que soit la teneur de cet échange, elle ne me mangera pas . Enfin, ce dernier point reste en suspens car elle me semble bien décidée à me montrer qu’elle mène la danse et j’ignore jusqu’où la démonstration va aller. Si nous restons sur place, je ne risque pas grand chose. Je doute qu’elle ose quoi que ce soit avec le passage qu’il y aura à la sortie des bureaux. En revanche, si nous partons Dieu sait où, quel est le sort qui me sera réservé ?

L’heure fatidique finit par arriver et je descends, tiraillé entre l’envie de presser le pas pour la retrouver et la crainte qui me ferait plutôt aller à reculons. Une fois sur le parking, je la cherche du regard, en vain. M’aurait-elle posé un lapin ? Je n’ose y croire tant elle paraissait décidée et préfère imaginer qu’un imprévu l’a retardée. Je n’arrive pas à imaginer qu’elle ne soit qu’une fantasmeuse et qu’elle ait changé d’avis au dernier moment. J’en suis à ces réflexions lorsqu’une berline sombre stoppe à ma hauteur.

— Tu montes ? Nous allons faire un tour.

Je dois marquer un temps d’hésitation car elle ajoute que je n’ai rien à craindre et que mon intégrité ne sera pas violée et ouvre la portière passager.

— Dépêche-toi, nous n’avons pas que ça à faire !

Je m’assois, mécaniquement, et regarde mes pieds.

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