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Les jeux dorés de Dorothée - 2.

En nous séparant après le petit-déjeuner, nous avons convenu de nous retrouver en soirée au Meltem pour un concert de Jim, un pote anglais dont je ne rate aucun concert. Plantée sur son tabouret habituel, Dorothée m’y attend tout en discutant avec le serveur. Elle porte une petite jupe portefeuille noire ouverte sur le côté, un corsage couleur crème en soie sauvage, et des ballerines rouges assorties à son blouson en cuir.

Délaissant le barman, elle me tend la main et m’attire contre elle. La chaleur de son corps, la fraîcheur de son parfum, j’ai déjà envie de me noyer en elle. Je me plonge dans le bleu de ses yeux, et c’est l’image de son torrent intime jaillissant de sa fente imberbe qui me revient en mémoire. Dire que cela m’est indifférent serait un pur mensonge. Bien sûr que c’est troublant, cette totale indécence. Cela pourrait être de la dernière vulgarité chez une autre, mais avec elle, non. En me souvenant de son visage rieur alors qu’elle se soulage devant moi sans pudeur, je prends son geste comme une offrande de complicité à venir.

Tandis que l’orchestre de Jim se prépare sur la scène, Dorothée passe sa main sous ma veste et me caresse le bas du dos en se collant contre moi. L’instant d’un flash, je me vois en train de lui arroser les seins qu’elle me tend à deux mains. Mais qu’est-ce qui me prend ?

Le concert commence et je préfère me laisser envahir par la musique. Jim chante juste des paroles fortes, et son groupe groove pile comme il faut.

Après deux bières et trois chansons, Dorothée me glisse à l’oreille qu’elle a vraiment trop envie de pisser et qu’elle revient dans cinq minutes. Les toilettes sont à l’étage. Pour y accéder, elle doit emprunter un grand escalier métallique hélicoïdal posé dans un angle de la salle. Comme elle grimpe les marches ajourées, je reste fasciné par le balancement de son corps, ses longues jambes fines soutenant une croupe toutes en rondeurs satinées.

Jim lance un autre morceau où il parle de traversée océanique et de l’incroyable liberté du marin perdu au milieu de la houle lorsque Dorothée redescend et vient se flanquer contre moi, un franc sourire coquin au bord des lèvres. Furtivement, je sens son poing qui se glisse dans la poche de ma veste. J’ai peur de comprendre. Très fière de son audace, elle m’interroge du regard. Je lui souris en retour tandis que ma main serre la soie de sa culotte encore chaude de son cul.

—  Il n’y avait plus rien pour s’essuyer.

Provoc’ pour provoc’ je lui réponds :

—  Je me la garde pour plus tard si tu veux bien.

Et la regardant droit dans les yeux, je passe ostensiblement mes phalanges imprégnées de ses humeurs sous mon nez. Elle saisit mes doigts qu’elle glisse dans sa bouche. Elle les suce, avidement.

—  On s’en boit une autre avant de partir ? J’ai envie de folies avec toi ce soir.

Alors que je penche vers le bar pour commander une nouvelle tournée de bières, Dorothée en profite pour guider le creux de ma paume sous sa jupe fendue et la poser sur sa cuisse en même temps qu’elle décroise les jambes. Autour de nous, tous les regards sont braqués sur Jim et personne ne peut remarquer notre manège. Tant mieux, car Dorothée n’en a pas fini avec moi. Avançant légèrement ses fesses sur le tabouret, sa posture est comme une invitation muette à venir explorer son intimité. Me tenir à côté d’elle au milieu du public, et sentir sous mes doigts la douceur moite de son sexe nu m’électrise. À l’évidence, elle mouille autant que je bande. Et comme si cela ne lui suffisait pas, elle laisse traîner un index folâtre sur ma braguette gonflée à craquer. J’ai chaud, je frissonne, et Dorothée sourit.

Jim vient de terminer sa chanson et tout le monde applaudit sauf moi, car il n’est pas question que mon pouce arrête de la fouiller. Dorothée pose sa tête sur mon épaule, se mord les lèvres et s’accroche à mon coude pendant que je crie des « bravos » et des « encore » pour bien signifier que je n’ai pas perdu une miette du concert. Les yeux brillants, Dorothée se tortille toujours sur son tabouret et puis, n’en pouvant plus, elle me souffle qu’elle a vraiment envie de prendre l’air :

—  Ça te dirait d’aller chez moi ? J’habite à dix minutes.

Sans même lui répondre, je la saisis par le bras et nous quittons le tumulte du bar pour le calme de la rue. Le printemps est bien installé depuis quelques semaines. Le bleu sombre du ciel annonce une belle nuit et nous marchons main dans la main dans la douceur du soir. Vus de loin, nous avons tout du couple en pleine balade romantique. Sauf que notre dialogue n’a rien de mièvre :

—  Tu as aimé hier soir que je te suce en te glissant un doigt entre les fesses ?

—  J’ai adoré.

—  Et de me regarder pisser ?

—  Tu m’as troublé, je t’avoue. C’était une grande première pour moi et pour un peu, je me serais mis à genoux pour te lécher.

L’idée la fait rire aux éclats et sa main étreint la mienne avec force.

Nous sommes arrivés dans une cour faiblement éclairée. Dorothée se détache de moi. Elle me regarde, fait trois pas en arrière pour se placer dans une zone un peu plus sombre, remonte sa jupe sur sa taille et plie les jambes pour pisser. Un jet puissant lui sort d’entre les cuisses et elle affiche un vaste sourire tandis qu’elle se soulage.

—  Personne derrière moi, tu es sûr ? me demande-t-elle en pouffant.

Tout comme la veille, je reste muet face à son audace. Mais lorsqu’elle se relève et fait mine de se réajuster, je m’accroupis devant elle, ma langue tendue vers sa fente que je lèche avidement. Mes genoux sont plantés dans la flaque de son urine et je m’en fous.

—  Tu es vraiment dingue, toi.

—  Tu veux porter plainte ?

—  Ah ça non ! Un mec comme toi, c’est trop rare. Viens, mon chez-moi est à deux pas.

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