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Kinbaku

Pierre est assez satisfait de l’esthétique de ce qu’il vient de réaliser. Au point de regretter un instant de ne pouvoir prendre de photographies. Mais c’est une règle que son amante lui a demandé de respecter, et il s’y tenait rigoureusement. Si elle accepte maintenant de se faire régulièrement attacher, c’est parce qu’ils avaient pris du temps pour bâtir une relation de confiance ; hors de question pour lui de franchir cette limite. D’autant que leurs jeux laissent de l’espace pour en repousser beaucoup d’autres frontières. Il recule un peu, pour mieux observer la scène, prendre une respiration entre deux moments, en assouvissant son voyeurisme. Le lit, de très grande taille, occupe le centre de la chambre d’hôtel réservée pour une nuit. Elle se tient le dos droit, immobile malgré l’inconfort de la position dans laquelle il l’a placée, à genoux telle une geisha. Elle sait que si elle bouge, elle pourrait en subir les conséquences par une punition. Cette idée l’émoustille un peu d’ailleurs. Lui aussi vient d’y penser, il se demande comment pourrait-il réagir, elle apprécie tant de formes de coups...


Il apprécie encore un peu le spectacle qu’elle lui propose, en s’offrant ainsi à lui, à se laisser aller entre ses mains. Ils s’étaient retrouvés quelques heures plus tôt, dans la chaleur d’un vendredi après-midi de juin. Ils avaient planifié cette rencontre depuis quelques semaines, en accord avec leurs agendas et celui de leurs conjoints respectifs. Vivre librement nécessite beaucoup d’organisation, et de patience. Leurs rendez-vous étaient toujours plus ou moins espacés, mais toujours empreints d’une telle intensité que le jeu en valait la chandelle. Ils avaient encore de longues heures devant eux, une bulle spatio-temporelle de plaisirs charnels partagés. Pierre sent le désir gonfler sous le pantalon léger qu’il apprécie de porter lorsqu’il dirige une séance. Il n’a d’ailleurs pas totalement déshabillé sa partenaire lorsqu’ils ont commencé cette partie du jeu.


Ils avaient déjà fait une première fois l’amour, en rentrant dans la pièce. Depuis leurs retrouvailles à la gare, ils n’avaient cessé de se coller, se câliner, se caresser subrepticement. L’envie l’un de l’autre était très forte, augmentée par les sextos échangés depuis plusieurs jours. Le rapport avait été court, mais si intense que tous les deux avaient eu un fort orgasme, les laissant à la fois repus et envieux de recommencer. Ils étaient redescendus, pour prendre une collation, et ils avaient recommencé à faire monter la tension, en se pelotant en douce comme des ados dans le parc attenant à l’hôtel.


C’est elle qui avait sorti le jeu de cordes en remontant dans la chambre, sans un mot, juste un regard à la fois lubrique et suppliant qui ne pouvait supporter aucun refus. Il avait alors sorti un masque de nuit, pour la priver de toute vision de ce qui pouvait dorénavant arriver ; il avait également décidé de se taire, pour que le silence la fasse réfléchir sur tout ce qui pouvait arriver, que son esprit se mette à divaguer. Il connaissait la confiance qu’elle avait placé en lui et les efforts qu’il fournissait pour ne pas la trahir, il espérait ainsi que l’angoisse ne serait qu’une infime portion de ses pensées, laissant la part belle aux fantasmes et désirs.


Il avait commencé par se préparer, la laissant debout, dans l’attente. Elle avait croisé ses bras devant sa poitrine, se les caressant un peu, nerveusement. Il s’était déshabillé, avait enfilé son pantalon fétiche puis avait commencé à sortir l’ensemble des accessoires dont il pensait avoir l’utilité. Il prenait expressément son temps, tentant d’accentuer le bruit des objets lorsqu’il les posait les uns à côtés des autres sur le bureau, faisant claquer le paddle, qu’elle avait ramené avec d’autres jouets, sur sa propre main. Puis il s’était approché d’elle, pour commencer à la déshabiller, tendrement, la caressant et l’embrassant au passage. Son petit truc en plus étant de placer un petit coup de langue sur sa nuque et de souffler ensuite sur la zone, afin de la faire frissonner.


Une fois débarrassée de ses vêtements, hormis de sa culotte, il l’avait à nouveau laissée telle quelle, pour l’observer. Il avait alors saisi une cravache à double usage, une extrémité étant un rectangle servant à fesser, l’autre un plumeau pour les caresses. C’est par cet usage qu’il avait préféré commencer, afin de la faire frissonner, à la fois par le contact de l’objet, mais aussi à l’idée qu’à tout moment elle pourrait ressentir une douleur au claquement du cuir sur sa peau. C’est par la main que vint la première fessée, sur une partie de son cul non recouverte de tissu, provoquant un petit cri à peine chuchoté, teinté de surprise, de douleur et, de plaisir.


Il l’avait alors enjointe de se mettre en position, l’accompagnant d’une main vers le centre du lit. Elle s’y était alors agenouillée, murmurant un « cela vous plait-il ? ». Malgré son côté dominateur, Pierre n’aime pas être appelé maître ou encore monsieur. Il a néanmoins un petit faible pour le vouvoiement, qu’il n’utilise quasiment pas dans ses autres interactions sociales. Il ne lui avait toutefois pas répondu, rectifiant seulement sa position en lui remettant le dos droit et en décalant ses fesses de ses talons. Il réfléchissait à la façon dont il allait la ligoter, ce qui conditionnerai la suite de leurs jeux et des plaisirs qu’ils allaient partager. L’idée de la voir jouir traversa son esprit et il se décida. Il commençait par lui saisir les poignets, afin de les lier dans son dos. Il n’hésitait à se frotter à elle tout en faisant glisser la corde sur sa peau, à la cajoler en même-temps qu’il restreignait ses mouvements, serrant les liens en écoutant les souffles qu’elle émettait, afin de savoir si cela devenait franchement désagréable. Le point le plus important pour lui étant que, malgré la contrainte, elle se sente suffisamment bien pour se laisser aller.


Alliant toujours la douceur de ses mouvements avec la rudesse de l’encordage, il lui enserra les bras tout en confectionnant un Shinju, à savoir un nœud faisant parcourir les cordes sur sa poitrine et rappelant le dessin d’un soutien-gorge. Le but était de mettre ses seins en évidence. Pierre est assez satisfait de l’esthétique de ce qu’il vient de réaliser. Au point de regretter un instant de ne pouvoir prendre de photographies. Mais c’est une règle que son amante lui a demandé de respecter, et il s’y tenait rigoureusement.





Il se décide alors de malmener cette poitrine. Coups de cravache et pincements des tétons se succédèrent. Elle apprécie ce traitement, ce qui s’entend par les gémissements accompagnants les petits cris de douleur. Pour être certain de ne pas y aller trop fort, il s’applique à maitriser la puissance de ses gestes. Ce contrôle, à la fois sur ses actions, mais aussi sur elle, conditionné par son incapacité à bouger, augmente son désir, ainsi que la bosse qui se reforme dans son pantalon. Et voyant qu’elle prend du plaisir à se faire ainsi malmener, il la caresse au travers du morceau de tissu, déjà légèrement humide. La stimulation de son clitoris la fait légèrement vaciller, alors il décide soudainement de la basculer vers l’avant pour la punir.


Elle se retrouve le cul tendu, incapable de se relever sans aide, du fait des mains attachées dans le dos. Il baisse le morceau d’étoffe qui lui couvrait les fesses, le plaçant à mi-cuisse, puis il vient faire claquer sa main sur cette partie si joliment charnue de son anatomie. Les cris qu’elle prodigue augmentent en même temps que les chairs rougissent. Puis il s’arrête, aussi soudainement qu’il a commencé, afin de faire retomber un peu la pression. Il caresse et embrasse les zones meurtries. Il se replace derrière elle et la relève, pour la plaquer fermement contre lui. Une main exerce une légère pression sur sa gorge afin de l’obliger à maintenir la position, l’autre se décidant à aller fouiller son sexe d’un, puis de plusieurs doigts.


La caresse intime électrise son amante, son corps étant alors mû par des soubresauts de plaisir. Elle en profite pour frotter ses fesses contre l’érection qui se fait de plus en plus forte. « Tu aimes ? » susurre-t-il en lui mordillant l’oreille. « Baisez-moi ! » répond-t-elle entre deux râles. « S’il vous plait, baisez-moi ! ». « Uniquement lorsque JE l’aurai décidé » grogne-t-il. Il la bouscule alors, comme pour la rejeter sur le lit. Elle se retrouve allongée sur le flanc, offerte, les yeux toujours masqués et incapable de deviner ce qui se passe. Pierre est retourné au bureau, afin de prendre deux accessoires. Le premier est un anneau dont le but est d’enserrer son pénis et ses testicules, afin de le maintenir en érection et de retarder son éjaculation. Il lui faut bien ça tant le niveau d’excitation est intense. Le second est un vibromasseur, qu’il met en fonction pour qu’elle sache ce qui l’attend.


Il se plaque alors entre ses cuisses, de façon à l’immobiliser totalement puis il pose la tête vibrante du jouet sur l’orée de son sexe, afin de stimuler son clitoris. Elle pousse immédiatement un cri de plaisir. Arrive le moment qu’il préfère avec ses amantes : alors qu’elle est incapable de se soustraire à la contrainte, il augmente progressivement la puissance du jouet, tout un introduisant de nouveau un doigt dans son intimité. Son sexe est tellement humide et ouvert d’excitation qu’il peut instantanément en glisser un deuxième, puis un troisième. Le corps de son amante se cambre à nouveau, au diapason des gémissements. Il lui arrache son masque d’un geste brusque, pour que leurs regards puissent se croiser. Il la fixe, tandis qu’elle se cambre à nouveau. Il augmente alors progressivement l’intensité des vibrations, un cran après l’autre, méticuleusement. Elle tente d’autant plus de se soustraire, hurlant que c’est trop, comme prise de convulsions malgré la contrainte.


Il fait mine de l’écouter, retirant le wand de son sexe mais il continue de la fouiller sans ménagement, à la recherche de son point G, titillant également son clitoris à l’aide de son pouce. « Stop ! STOP ! je vais inonder les draps !!! ». Elle n’a pas utilisé le safeword, il sait qu’il peut aller encore un peu plus loin dans la domination de son amante. « Qui es-tu pour me donner des ordres ? Hein ? Qui est tu ? ». D’un geste brusque, il se retire puis lui enlève la culotte restée à mi-cuisse pour lui fourrer dans la bouche. Dans un geste un peu brusque, il la replace alors face contre le lit, les genoux pliés sous elle et le cul de nouveau tendu sur lequel il abat plusieurs coups vifs à l’aide du paddle. Les cris étouffés de jouissance qu’elle émet le mettent en transe, il pourrait la fesser de plus en plus fort mais il ne veut pas risquer de casser le jeu.


Il décide alors de prendre quelques instants afin d’enfiler un préservatif sur son sexe turgescent et il vient se placer derrière elle. « Tu vas avoir tout ce que tu mérites » lui dit-il alors qu’il la pénètre pour une levrette endiablée. Et il se rue en elle, tandis qu’il lui attrape les cheveux d’une main après avoir retiré le morceau d’étoffe de sa bouche, et qu’il caresse de l’autre son anus dans lequel il finit par enfoncer son pouce sans difficulté. Leurs respirations, leurs cris, augmentent au diapason et crescendo. Malgré son anneau, il sent son éjaculation monter et il redouble de vitesse et de force dans les mouvements de son bassin qui vient claquer contre son cul. Elle est prise d’un orgasme, tout son corps se contractant, son vagin enserrant la verge déjà tellement stimulée que l’éjaculation est inévitable. Il est pris d’un vertige, le souffle coupé, lorsqu’il sent sont sperme passer l’urètre pour finir dans le réservoir en latex.


Tous les deux restent comme sous l’effet d’un choc pendant quelques instants. Puis il reprend un peu de lucidité et il l’aide à s’allonger, se collant derrière elle comme deux cuillers, pour la câliner durant de longues et merveilleuses minutes. Lorsqu’il finira par la détacher, c’est elle qui l’enserrera dans ses bras.

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