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Initié.e - 1.

L’été de mes seize ans, mes parents prirent prétexte de mon redoublement pour m’envoyer passer les vacances à la campagne, loin des copains et des mobylettes, loin des filles surtout, qui accaparaient mes pensées jour et nuit. J’évitais la pension chez les Jésuites de justesse, contre la promesse de réviser le programme de seconde de A à Z.

Ils avaient loué pour moi une petite maison dans l’Ardèche. C’était simple, rustique mais assez confortable. La ferme reconvertie dont la maison dépendait en était séparée par une cour. Autour, c’étaient des prés et des bois, une petite rivière coulait pas loin. La propriétaire se chargerait de mes repas, que je devrais prendre seul, ayant d’entrée refusé de partager la table familiale. J’avais des livres, des cahiers, tous mes cours de l’année mais pas la plus petite envie de m’y plonger.

Ce qui m’obsédait jour et nuit, bien sûr, c’était le sexe. J’étais puceau, toujours embarqué dans des amours romantiques et impossibles, et avec ça timide avec les filles. La masturbation était mon occupation favorite. Je la pratiquais au moins trois fois par jour, essayant toutes les variantes que mon imagination pouvait m’offrir. Ma verge avait grandi et grossi, mes éjaculations devenaient chaque jour plus abondantes. Elles me causaient un plaisir divin et la solitude promise me laissait espérer de délicieuses séances. La salle de bains était munie d’un grand miroir et c’est en me délectant de ma propre nudité d’adolescent que je m’offris le soir de mon arrivée mon premier orgasme à la ferme, gémissant sans retenue et laissant avec délices mon sperme m’empoisser les doigts.

L’absence d’objet à désirer aurait pu finir par rendre monotones mes séances. Les filles de la ferme, Léonie et Bathilde, étaient bien trop jeunes pour éveiller mon intérêt. Quant à la maîtresse des lieux, sa qualité de mère et ses trente ans la plaçaient dans le monde inaccessible des adultes. Son mari, une espèce d’ours, m’intimidait, mais il voyageait toute la semaine pour vendre des machines agricoles. J’avais bien dérobé en tremblant, le premier soir, une petite culotte transparente sur la corde à linge mais la terreur d’être découvert m’avait poussé à la ramener avant même d’en avoir profité.

Bientôt je découvris que j’avais à ma disposition une vraie partenaire de sexe. C’était la rivière. On s’y rendait par un sentier qui serpentait au milieu des cistes et des chênes verts, invisible du monde entier, et très vite j’avais pris l’habitude de me déshabiller complètement dès que j’étais hors de vue de la ferme pour jouir de la caresse du soleil et de celles des buissons. J’arrivais souvent déjà en érection au bord de la vasque où je me baignais, alimentée par une petite cascade. J’entrais dans l’eau limpide lentement, sentant avec délices les tentacules glacés caresser chaque centimètre de ma peau, les jambes d’abord, puis mes testicules qui se rétractaient. J’aimais sentir l’eau me chatouiller indiscrètement entre les fesses, puis enfin j’immergeais ma verge décalottée, laissant un instant mon gland dépasser seul au soleil avant de lui accorder la caresse froide de l’eau.

Je jouais ensuite longuement, faisant durer le plaisir, tantôt dans l’eau, tantôt sur les rochers ou vautré à plat ventre dans l’herbe, choisissant de m’abandonner en répandant ma semence sur mon propre corps où à éjaculer dans l’eau de longs filaments blancs que le courant emportait. J’avais même découvert que je pouvais utiliser le bouillonnement de la cascade comme un puissant massage pour obtenir la jouissance. La rivière me baisait, et je baisais la rivière, et c’était bon.

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