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Histoire d'eau

« Squirt game » aurait pu être le titre de ce billet.

Mais, j’imagine que nombre de producteurs porno auront déjà abusé de ce jeu de mot.

Des histoires d’eau, donc.

Sorte d’ode à celles avec qui le plaisir coule de source.

Celles qui inondent mes souvenirs de ces moments de grâce qui sont autant de surprises partagées. Surprises presque embarrassantes dans un premier temps. Avant la revendication de ce plaisir malheureusement rare.

Avant qu’elles n’y retournent en mettant plus de cœur à l’ouvrage pour se répandre, encore, sur les draps. Le parquet. Ou le canapé. A l’aune de la vingtaine, je me surprenais déjà à partager l’intime conviction que toute femme est en capacité de squirter à un homme de deux fois mon âge. Qui me regardait, penaud. Il avait certainement compris qu’une de mes partenaires me gratifiait de ses jets chauds et âcres. Et je la revois. Dans la fraîcheur de sa jeunesse et de la pénombre de cette chambre improvisée. Elle, me faisant découvrir les sensations particulières de cette position qu’elle appelait affectueusement « la grenouille ».

Accroupie sur ma queue, squattant à n’en plus finir en usant de son sexe rendu étroit pour masturber le mien, mettant ma résistance à rude épreuve. Moi, lui faisant découvrir malgré moi sa capacité à inonder mon torse dans cette même position. Dans ce studio d’enregistrement dada-punk converti, lors de mes passages parisiens, en chambre d’amis. Et groupies.

Elle s’excusait, après nos ébats. Je la faisais taire en renouant le dialogue avec ses lèvres encore luisantes. En savourant son goût intime, singulier. Fruité.

Souvenir ému de la découverte de ce plaisir particulier qui surgit dans un autre appartement parisien après que l’une d’entre vous m’y ait rejoint. Lorsque que j’étais affairé à faire disparaître la large tache foncée à l’aide d’un sèche-cheveux miniature dirigé contre la housse gris-bleu du large canapé moderne au design épuré. Nous n’avions fait usage d’une serviette que lors du second round. Après avoir mutuellement découvert sa propension à couler sans retenue, à sa plus grande surprise. Même agenouillée sur le parquet tout en me suçant divinement, tout en se laissant docilement baiser la bouche.

Il me restait dix heures avant de rendre l’appartement. J’avais encore le temps de maquiller les scènes de nos petites morts, en me remémorant ce 5 à 7 tropical dans les moindres détails. J’avais encore le temps de dériver au gré des souvenirs que ses jaillissements répétés ravivaient malgré eux. Je me laissais bercer indolemment par le courant de ce flux mémoriel. M’arrêtant de chambres en chambres. D’amis, d’amants, d’hôtel, parentale… Je revoyais les singulières expressions faciales de chacune de mes partenaires qui avait fondu en ma compagnie. Un mélange détonnant de surprise mêlée à de la fureur, du soulagement, de l’embarras. De la sauvagerie, aussi. Un cocktail divin. Servi dans peu d’établissements.

La recherche de leur source n’a jamais été un but. Sauf peut-être une fois, avec une complice d’une après-midi m’offrant une démonstration technique de la chose qui me laissait plus perplexe qu’autre chose.

Certaines pensent que c’est anatomique. D’autres, psychologique. Pour ma part, je ne saurais dire. Sinon que je suis convaincu que cette intensité n’est pas qu’une question de calibre et de courbure. Mais surtout d’excitation, de confiance et de lâcher-prise. Un seul point commun à toutes ces tempêtes : les mots.

Le plaisir des mots.

L’excitation des mots.

L’échange de salves suaves, salaces et crues qui faisaient monter la pression, avant nos rencontres. Le plaisir de l’interstice. D’imaginer tout ce qui n’est pas dit. De se projeter et se fondre sans pudeur dans les envies de l’autre. Entre les lignes.

Continuant à sécher de manière amusée la housse stigmatisée de ce canapé, je souriais, repensant avec une tendresse particulière à l’une de mes premières professeures de littérature.

Elle aussi, j’en suis certain, devait être de celles avec qui le plaisir coulait de source.

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