Aimez-vous Brahms ?
Après leur repas, le Marquis et son épouse passèrent dans la salle où les attendaient un piano à queue et un violoncelle. La pièce était meublée d'un canapé et de quelques fauteuils confortables, tous placés en direction des instruments qui trônaient sur une petite estrade. Ils prirent place tous deux sur le canapé.
Marie-Florence, la majordome, était déjà assise, le violoncelle calé entre ses jambes ouvertes. Elle était vêtue d'une guêpière noire. La chair de ses cuisses, en haut de ses bas, noirs eux aussi, embrassait les rondeurs du violoncelle. Ses seins voluptueux aux larges aréoles encadraient le manche de l'instrument.
— Aimez-vous Brahms ? chuchota le Marquis avec un sourire convenu.
— Vous savez bien qu'il est parmi mes préférés, répondit la Marquise.
Il prit la main de son épouse, l'effleura d'un baiser et murmura :
— Me ferez-vous la grâce de charmer mes sens en promenant vos doigts sur ce clavier qui n'attend que vous ?
La noble Donatienne se leva et monta sur l'estrade. Elle marcha en se déhanchant jusqu'au piano. Faisant face au Marquis qui la regardait, elle fit glisser sa robe à ses pieds avec lenteur. Découvrant d'abord sa poitrine, seins jaillissants entourés de dentelle blanche, puis ses hanches, courbes soulignées de soie. Sa lingerie ornait son corps de fins traits blancs dessinés à la plume.
Elle s'assit au piano, prit une longue respiration et entama le Troisième Mouvement de la Sonate de Brahms opus 38.
C'était sa pièce favorite. Cette musique la faisait vibrer. La belle dénudée faisait corps avec l'instrument. Ses sens étaient exacerbés par l'intensité de ce moment. Elle côtoyait l'état de grâce... jouait aussi pour les absents.
Le Marquis ne ratait pas une miette de ces instants magiques. Il se laissait envahir par la musique qui soutenait son regard du piano au violoncelle... mais il ne regardait pas que les instruments. Il était excité par les corps qui bougeaient, les seins qui tremblaient, les visages inspirés, les bouches qui s'ouvraient, se refermaient lèvres serrées, les visages parfois grimaçants, possédés par la musique ou empreints de douceur... De beauté douce et sauvage.
La majordome et son violoncelle ne faisaient plus qu'un. Elle le serrait entre ses jambes, le caressait de son archet. Ses doigts dansaient sur le manche, appuyant avec souplesse sur les cordes de soie. Sa joue se posait tendrement à hauteur des clés, en haut du manche recourbé.
Elle se donnait à la musique comme enchaînée à son instrument devenu partie d'elle-même. Emportée par le tempo bondissant... Envahie de tendresse dans les moments paisibles... Tous prolongements de son âme.
La Marquise avait ôté ses Louboutin blancs et jouait du piano pieds nus. Elle se révélait sensuelle et fougueuse dans son interprétation si vivante. Les deux femmes étaient en accord parfait, en connexion et offraient cette sensation au Marquis, seul à en jouir. Leurs âmes étaient en communion dans une dimension où plus rien n'existait que ces notes qui font s'extasier les sens et réunissent les coeurs.
Etat de grâce.
Le silence qui suivit fut interrompu par les claquements secs des mains de l'heureux spectateur.
Après quelques secondes de recueillement, les deux femmes s'approchèrent du bord de scène, se tenant par la main et s'inclinèrent avec humilité pour remercier leur auditeur.
Le Marquis était là, debout face à l'estrade, applaudissant.
Sans dire un mot, il prit la baguette de bois d'olivier qui se trouvait sur un pupitre voisin, et se plaça en chef d'orchestre.
La Marquise amusée, s'avança jusqu'à lui, déboutonna son pantalon et commença à le masturber pendant qu'il battait la mesure de la main droite et impulsait le tempo.
Sur un signe, la majordome vint les rejoindre et se plaça à genoux pour lécher les bourses gonflées alors que la belle épouse caressait le sexe tendu.
Les deux femmes, menées à la baguette, suivaient ses mouvements du regard avec dévotion.
Toutes deux étaient maintenant agenouillées et s'activaient à sucer, à lécher, à titiller de leurs langues la noble hampe.
Le Marquis donnait la cadence, naviguant d'adagio en allegro. Allant crescendo jusqu'au fortissimo puis decrescendo vers un lento voluptueux.
Les langues jouaient, les bouches se touchaient, se rejoignaient au sommet de la queue majestueuse, raide et fière, s'accordant de longs baisers gourmands. Longs et savoureux...
Le Marquis les rappela à l'ordre. Elles se placèrent toutes deux à quatre pattes, soumises attendant les consignes. Culs levés vers le ciel.
Ce furent de légers coups de baguette sur leurs fesses rondes qui les firent avancer. Fesses onduleuses... Cuisses ouvertes... Seins vivants et dansants... Le Marquis se servait de sa baguette magique devenue badine et les faisait avancer, dompteur de félines aguicheuses, jusqu'à l'instrument dont il ferma le couvercle pour en faire un piano-plat.
La Marquise et la majordome y grimpèrent pour s'asseoir face au Marquis qui avait entamé l'une de ses compositions. Pianiste chevronné, il savait rendre un piano vivant.
Donatienne était côté graves, cuisses relevées et sa main sur son sexe suivait allègrement le tempo imposé par son musicien bien aimé.
Marie-Florence, la majordome, faisait de même côté aigus.
Les deux femmes se caressaient, débarrassées de toute pudeur...
Le noble aristocrate, derrière le clavier, était fasciné par la vision des sexes effleurés, tapotés, frottés, aimés... Ils étaient sa partition. Ses notes traduisaient son ressenti sur ce qu'il avait sous les yeux et son érection était une fois de plus monumentale et d'inspiration divine.
Les femmes étaient belles et recevaient les vibrations du ventre du piano. Vibrations qui ne tardèrent pas envahir leurs corps sous les envolées lyriques et poétiques du Marquis habité, passioné. Les mains s'activaient, les doigts pénétraient, écartaient les lèvres tremblantes, revenaient sur les clitoris, remontaient vers les seins, pinçant les tétons dressés... Les gémissements sonores se mêlaient aux accords majeurs, devenant chants de plaisir. L'indécence était de mise.
En proie à un orgasme musical où même le piano prenait son plaisir, Donatienne et Marie-Florence jouirent de concert.
Le silence qui suivit était encore un plaisir.
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