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La fille à genoux

Photo du rédacteur: BleueBleue

Jamais elle n’avait cru se retrouver un jour nue devant un homme, à genoux. Elle nue et lui habillé, évidemment, c’est tout l’intérêt de la situation.

Il lui avait annoncé qu’il lui dirait « à genoux ». Il n’avait rien précisé d’autre.

Le dernier dessin qu’il lui avait envoyé, c’était celui d’une femme prenant un sexe d’homme en bouche. Elle s’était dit, en toute bonne logique, qu’il lui demandait une fellation.

Elle ne s’était pas rebiffée : elle avait déjà pratiqué cela avec d’autres hommes et cela ne lui avait jamais posé aucun souci. Ce qui était différent cette fois, c’est que, quand ils étaient arrivés dans la chambre, il avait ôté le couvre-lit bleu, l’avait plié méticuleusement, deux, quatre, huit fois et l’avait déposé sur le sol de la pièce pour en faire un tapis assez épais.

Il lui avait dit : « ça, c’est pour que vous soyez confortablement installée, quand vous serez à genoux. »

Elle n’imaginait pas, dans un premier temps, qu’il serait là, à la regarder, qu’il tournerait autour d’elle, qu’il se mettrait à la caresser tout doucement. Dans son esprit à elle, il aurait été assis, sur un coin du lit et il attendrait que sa bouche fasse des miracles.

Les choses se passèrent donc d’une autre manière…

Il la fit se déshabiller, se mettre à genoux, joindre ses mains derrière son dos et baisser la tête.

Ne pas pouvoir le regarder. Ou alors, le regarder mais ne pas pouvoir bouger.

Elle choisit délibérément de fermer les yeux. Elle préférait ne pas voir son corps de profil dans le miroir à sa droite ou son visage et le haut de son buste dans celui pratiquement en face d’elle.

Elle ferma les yeux et elle attendit. Elle sentait l’air bouger. Elle se rendait compte qu’il tournait autour d’elle. Il disait « J’aime mettre en scène, j’aime les tableaux vivants. Une femme à genoux, c’est un beau tableau, vous ne trouvez pas ? »

Et puis, à un moment, elle évitait toujours d’ouvrir les yeux pour savoir avec précision où il se trouvait, elle sentit la main de l’homme sur elle. Elle était toujours sur les genoux, les mains derrière le dos. La douceur de cette main sur sa peau. Celle de son flanc, celle de son ventre. Et puis, toujours aussi douce, contre un sein, puis l’autre. Pas pour empoigner ou pour empaumer. Juste un frôlement… puis un autre.

Elle était presque certaine que si elle avait ouvert les yeux, elle l’aurait vu les yeux clos lui aussi, qui savourait.

C’était quelque chose qu’elle avait remarqué : que quand il la caressait, il gardait les yeux fermés.

Ça, c’est pour ce qui est de la posture, du tableau, du regard extérieur.

Elle parlait, elle riait. Sans doute pour amoindrir son trouble, cacher son malaise. Elle était pourtant certaine que jamais l’homme ne lui ferait franchir des limites ingérables pour elle. Elle savait que si, à moment, elle disait « ça suffit », qu’il entendrait, ne la forcerait à rien et serait respectueux de ses souhaits. Elle n’avait jamais eu envie de dire « maintenant, ça suffit ». Ou « maintenant, arrêtons-nous ». Ou « maintenant, stop ». Tout simplement parce qu’au final, tout ce que cet homme lui proposait lui plaisait. Même si, dans un premier temps, elle hésitait parce que c’était des choses qu’elle ne connaissait pas ou n’avait jamais pratiquées. Et même dans le cas où elle connaissait ces choses, « les hommes s’y prennent-ils tous de la même manière ? »

Jamais aucun homme avec qui elle s’était retrouvée dans une chambre, d’hôtel ou d’amis, chez elle, ne lui avait proposé ce genre de chose. Ils allaient vite, ne prenaient jamais le temps de faire monter le désir.

Et puis, les choses se passèrent d’une manière inattendue pour elle.

Quand il s’est déshabillé à son tour, quand il s’est assis en face d’elle.

Quand elle l’a pris en bouche, ce n’était pas vraiment « en bouche » mais plutôt pratiquement « en gorge », elle a senti combien il avait du plaisir. Jamais encore avec autant d’intensité depuis le début de leur liaison. Il faut dire qu’habituellement, ils n’étaient pas dans la même position. Couchés sur le lit, elle à sa gauche. Ici, il était assis et elle, à genoux, entre ses cuisses.

Elle a sucé, goulument, profondément… Elle y a mis tout son cœur. Et c’était délicieux…

Autant pour lui... que pour elle...

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