Il y a quelqu’un appuyé sur ma voiture dans le parking, je ne parviens de prime abord pas à distinguer de qui il s’agit, cette silhouette ne me dit rien puis, en m’approchant, je reconnais la coupe très courte de Lisa, une des filles de la finance avec qui j’avais un peu flirté il y a quelques temps sans que les choses n’aillent plus loin que ses conversations, même si ces dernières avaient été un peu intimes.
Je me demande bien ce qu’elle me veut. J’émets quelques réserves quant à un retour de flammes, c’est elle qui avait coupé court après tout mais sait-on jamais.
— Ah vous voilà Monsieur le fantôme ! Il faut donc t’attendre à ta portière pour avoir une chance de te joindre ?
Je me souviens soudain. Il y a un process à remettre à plat au niveau des commandes à nos fournisseurs et nous avions décidé de nous retrouver autour d’une table pour en discuter.
— Monsieur réserve une salle pour lui tout seul mais son agenda est vide, son statut est » en ligne » ou « absent » pendant tout l’après-midi sur la messagerie et il ne répond pas aux invitations ? Il va falloir que tu m’expliques tout cela mon petit bonhomme !
Je ne vois pas comment me sortir de cette situation délicate. Mentir ? Et inventer quoi ? Ma théorie du call confidentiel ne tient pas puisque je n’étais pas « en réunion » et je maudis silencieusement cette traçabilité qu’on nous impose. Lui dire la vérité ? Elle est trop énorme pour être crédible et, quand bien même, je ne sais pas comment Lisa prendrait le fait que je me sois jeté aux pieds de Sabrina aussi vite alors que j’ai tant tourné autour du pot avec elle.
Après une rapide réflexion, j’opte pour une voie médiane, une version édulcorée de ce qui s’est déroulé qu’elle puisse avaler et qui entretiendra le mystère.
— Bon, eh bien, si tu veux tout savoir, j’étais en webcam avec quelqu’un mais pas pour le travail.
— Ce qui veut dire ? Des nudes, tout ça ? Mais tu es complètement dingue ! Au boulot en plus ! Tu as de la chance que ça soit tombé sur moi et que personne d’autre ne t’ait cherché !
Elle a raison et je fais profil bas, avant que, soudain nettement plus enjouée, elle ne me décoche une bourrade.
— En tout cas, tu as fait du chemin depuis que tu me draguais si le mec trop réservé que je désespérais de voir me sauter dessus en est à montrer son cul en visio. Tu en as trop dit et pas assez là et je veux tout savoir. On boit un pot comme au bon vieux temps ?
Je n’ose pas lui parler de mon défi de ce soir mais et accepte. Après tout, il sera toujours temps de me défiler le temps venu.
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