Il y a presque deux ans, en temps de (dé)confinement, j’ai fait une chouette expérience.
Aimant la lecture à voix haute, j’ai pris part un atelier intitulé « Lire l’intime – de la voix parlée à la voix enregistrée » .
Un comédien, Yves Heck, namurois d’origine et parisien d’adoption, revenait dans sa ville natale. Il souhaitait mettre en scène un essai tout ce qu’il y a de plus féministe parlant de la pénétration et rédigé par un homme, Martin Page. Ce bouquin était, en gros, une collection de témoignages. Comment les femmes vivent-elles la chose mais et surtout comment la pénétration est-elle perçue par la gent masculine.
Après nous avoir fait des exercices de détente, de prise de conscience de notre corps, de diction, de compréhension de textes n’ayant pas grand-chose à voir avec le sujet, nous sommes passées – et oui, nous n’étions que des femmes – à … la pratique.
Nous avons chacune choisi un témoignage que nous avons travaillé et ensuite enregistré.
Moi qui suis habituée à mon petit studio à la maison, je me trouvais face à un comédien, un vrai, qui, en plus de m’écouter, me regardait attentivement. J’ai aimé ses conseils, la perception qu’il avait de ma manière de lire et des remarques bienveillantes, toujours positives, qu’il a faites au sujet de ma lecture face micro.
Et puis, en fin de résidence, le jour où nous étions invités à une représentation-test de son travail, j’ai reconnu MA VOIX. L’enregistrement que j’avais fait avec été retenu comme introduction au seul en scène qu’Yves proposait. Quelle reconnaissance pour moi qui lis et enregistre depuis un moment mes (petites) histoires alors que je n’ai jamais pris aucun cours de diction, d’art dramatique ou quoi que ce soit. Je me sers de ma voix comme si c’était un instrument de musique. Je me fie à mon instinct. Et visiblement, c’était ce que le comédien professionnel appréciait.
Quelques mois plus tard, je réponds à un appel à texte. La maison d’édition L’amour des maux voulait publier un recueil de nouvelles à l’occasion de la Saint-Valentin. J’ai envoyé un récit qui parle du fameux essai et mon texte a été retenu.
Entre «Au-delà de la pénétration » et moi, c’est une véritable histoire de cœur.
Si je vous parle de ce bouquin, du travail avec Yves, de ma participation au recueil 14/2, c’est parce que bientôt, le seul en scène du comédien sera visible à Paris.
Vous souhaitez découvrir le contenu, l’esprit de l’essai, rendez-vous à La Reine Blanche à Paris dans le 18è arrondissement – le lien renvoie à une billetterie qui propose une réduction substantielle sur le prix des places. 12 euros au lieu de 20, ça devrait vous décider, si vous hésitiez encore ! Il y a des représentations les mardis, jeudis et samedis du 21 octobre au 25 novembre.
Alors, on s’y voit ?
Bleue
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